Musée d’art et d’histoire du Judaïsme – donner sa voix encore une fois
Des capsules inédites qui mêlent texte et musique
Après le succès des 10 capsules autour de sa collection permanente, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme a souhaité réitérer le projet avec de nouvelles œuvres – contemporaines, cette fois – de nouveaux lecteurs – avec quelques « anciens » fidèles, parmi le personnel – et… un petit quelque chose de différent. Pour cette itération, nous avons donc imaginé l’apport d’une dimension musicale, qui serait comme une lecture supplémentaire des œuvres.
Cette fois-ci, ce sont les élèves du Microlycée de Paris qui ont participé à un cycle de 8 ateliers au mahJ.
Cinq compositeurs du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris se sont prêtés à l’exercice et ont créé des habillages sonores pour chacune des 10 œuvres choisies par le musée.
Une visite avec les conférencières du musée a d’abord permis aux élèves et compositeurs de prendre connaissance des œuvres parmi lesquelles celles de Marc Chagall, Kader Attia, Sam Ringer ou encore Carole Benzaken. Puis, deux ateliers menés par une comédienne ont aidé les lecteurs – élèves et personnel du musée ensemble – à travailler leur prise de parole en public et face micro, mais aussi et surtout à faire tomber le stress et le trac pour dédramatiser la lecture. En trios, élèves et personnel du musée mêlés ont ensuite lu leur texte, guidés par l’ingénieur son et la comédienne. Pendant ce temps, les compositeurs ont finalisé leurs 10 compositions.
Tout au long du projet, un petit groupe de personnes malvoyantes a permis l’ajustement des textes, pour une meilleure compréhension, et les retours des uns et des autres, lors de la restitution, ont été à la hauteur du travail mené.
Eric, en situation de handicap visuel, partage son avis :
Le résultat est une belle création par le partenariat compositeurs lecteurs et auteurs. En entendant la voix de la lycéenne au début de la pastille du Peintre juif, j’ai tout de suite perçu l’intérêt d’une lectrice – transmettrice non professionnelle des musées. Son regard et sa lecture se rapproche de celui et celle du public. Il y avait quelques imperfections de lecture et de diction, qui ont semblé contrarier leur professeur, mais qu’on accueille volontiers avec respect et simplicité. Les musiques, très riches et élaborées, se sont révélées très variées et différentes et donc distinctement attachées aux œuvres qu’elles accompagnent. M’étant fait déjà une image des œuvres et de l’ambiance qu’elle dégage, je me suis senti parfois en concordance, parfois en discordance avec la proposition musicale. D’autres fois je les ai intégrées sans a priori. Maintenant mariées aux œuvres, ces musiques leur seront indissociables.
J’ai l’expérience depuis quelques années d’improviser de la musique sur des textes poétiques et suis familier de ces rencontres entre sons mots et images. On peut vraiment se réjouir des créations originales faites pour le MAHJ et des liens désormais établis avec les compositeurs.
Ces dix nouvelles capsules, sensibles et envoûtantes, sont désormais disponibles au musée.
Elles ont également rejoint notre artothèque sonore : L’Œil est la Voix.
Ce projet a été mis en œuvre avec la contribution de Laura Pichard, rédactrice, Muriel Michaux, comédienne, et Léo Blet, ingénieur du son.