Nous avons eu la chance de voir actionné le projet Green Light d’Olafur Eliasson au sein de l’exposition internationale de la Biennale de Venise, et d’y participer. Olafur Eliasson, cet artiste danois engagé, dont nous parlions avant de partir, a conçu un projet d’insertion global à destination des migrants. Le cœur de ce dispositif est la création de ces lampes vertes par des personnes migrantes réfugiées dans des centres près de Venise. Elles sont faites à partir de matière plastiques recyclées et de bois ; une fois assemblées, elles prennent la forme d’un diamant. Chaque partie constituante de la lampe fait l’objet d’un travail particulier mené par un groupe de personnes qui, collectivement, forme une chaine de montage efficace et joyeuse. Pour le visiteur de la Biennale, il est d’abord difficile de comprendre de quel work in progress il s’agit. Est-ce un atelier ouvert ? le montage encore inachevé d’une partie de l’exposition ? Finalement, on se rend rapidement compte que chaque individu travaille dans un système ordonné à la production de ces lampes. On a eu envie de s’asseoir et de mettre la main à la pâte. Alors, dans un mi-anglais, mi-italien timide, on a demandé : « Can we help ? ». « Of course ! », nous a-t-on répondu avec enthousiasme.
La forme de la lampe parait simple et les pièces basiques mais sans guide, mais il est presque impossible de comprendre le système de montage. Il faut donc se tourner vers son voisin et, avec des gestes et quelques mots, Tarek nous montre comment monter les quelques dizaines de pièces : short with long, long with short, put the glu, the green always on one side… Rapidement on assemble notre lampe et la conversation s’engage. On se demande d’où l’on vient, on se raconte des bribes de vies. Et quand Tarek valide le montage final de notre lampe – « excellent ! » – , on est ravies !
Et oui, l’art génère du lien entre les gens… Si vous en doutiez.
Une fois produites, ces lampes sont vendues au grand public. Les bénéfices sont destinés aux associations qui viennent en aide aux personnes réfugiées. Le projet est aussi complété par un programme de formation par des bénévoles pour les personnes réfugiées de cours de langue et de tout autre projet volontaires qui permettraient à ces personnes d’être accueillies dans de meilleures conditions